Monday, September 25, 2006

Yanar Dag + Pétrole + Amburan

Dimanche a été l'occasion d'une visite dans la Péninsule Absheron, celle qui inclut Baku. Nous avons successivement vu Yanar Dag (la montagne en feu), des puits de pétrole et la plage d'Amburan. Belle journée... Mais l'eau n'était pas assez chaude pour se baigner. Avez-vous vu comme c'est beau un puits de pétrole? Sinon, pour le coup de la montagne qui brûle, ce n'est pas un tour de magie. Simplement, le sol de l'Azerbaijan est chargé de substances chimiques comme le pétrole ou le gaz. A cet endroit de la montagne, il y a des fuites de gaz qui ont été, selon la légende, malencontreusement allumées il y a 50 ans par un berger de passage. Maintenant, c'est parfait pour le barbecue. Sinon, pour la dernière photo, c'est notre merveilleux président qui semble réfléchir aux merveilleuses réflexions de son merveilleux père, l'ancien merveilleux président.









Monday, September 18, 2006

Prolétaires de tous les pays, n'écoutez pas Marx !

Pas encore un seul post sur le communisme.... Je vais tâcher de rectifier mon erreur.

Marx a dit dans son Manifeste que la propriété collective des moyens de production permettrait à l'humanité de progresser. Les moyens de production devaient donc appartenir à la société, qui était assimilée à l'Etat. A terme, l'Etat devait disparaître au profit de la dictature du prolétariat. Cette bienfaisante idéologie sur le fond (qui n'a pas envie d'améliorer l'humanité?!) a été un échec complet, non pas parce que les individus à la tête de ces Etats étaient les "mauvais individus" mais parce que le système en lui-même était intrinsèquement "mauvais" (anti-libéral, inefficace que ce soit sur le pur plan productif ou simplement en termes de réduction de la pauvreté, de la colonisation, etc.).

L'Azerbaïdjan est plus que jamais un exemple de la souffrance que certains individus épris d'idéaux égalitaires ont fait subir à d'autres. Malheureusement, les conséquences du communisme sont aussi néfastes après sa chute que pendant son apogée.

Primo, le communisme était une idéologie impérialiste. Sous couvert de propager l’idéal révolutionnaire, les caciques du parti ont entrepris un véritable programme de russification des contrées « libérées du capitalisme bourgeois» (colonisées). Et le russe servait en retour la cause du communisme car permettait une meilleure centralisation des informations et la lutte contre les éléments réactionnaires de la société dans l’ensemble soviétique. Russification et propagation du communisme allaient donc de pair. En 1918, les bolcheviques ont fomenté un coup d’état à Bakou. L’année d’après, ils organisaient dans le pays une conférence internationale contre l’impérialisme. Quelle blague !

Les cultures nationales ont été détruites au profit d’une culture russe elle-même épurée de ses symboles bourgeois. Bref, il ne restait pas grand-chose. Certes, il y avait les carrés et les ronds de Malevitch mais pas de quoi fouetter un chat !!! Quant à ceux qui sont restés, comme Eisenstein ou même Chostakovitch, ceux-ci étaient suffisamment intelligents pour que leurs œuvres offrent une double lecture. Les enseignements et les arts étaient en russe, et chantaient la gloire du régime.

A l’heure des indépendances et du passage à des pseudo économies de marché, la soif de consommation a surpris nos « camarades » d’Europe de l’Ouest qui s’en sont immédiatement indignés. « Le capitalisme a apporté l’ultra-matérialisme à ces pays ! Nous avons corrompus leurs âmes pures ! » disent-ils… C’est oublier que ces individus ont tout autant le droit que nous à disposer de biens de consommation bon marché, et c’est surtout oublier que leurs cultures nationales, régionales et locales respectives ont tout simplement été exterminées au profit de la seule culture propagandiste soviétique. Pas un hasard que des pays comme la Pologne, la Chine ou la Russie plongent dans une ivresse consommatoire aujourd’hui. Bizarrement, les cultures indienne et thaïlandaise résistent beaucoup mieux à la culture occidentale dans ses mauvais aspects. Car ces pays ont par le passé laissé plus de libertés économiques et culturelles à leurs peuples.

En second, le communisme a injecté dans ces pays un ensemble de biens périmés. Quand je dis « biens », je parle au sens large. J’évoque ici autant les biens de consommation purs (vêtements, voitures = les fameuses ladas, etc.), que les biens de production comme un train, une route, un bâtiment. En Azerbaïdjan, on peut tout de suite reconnaître ce qui a été produit à l’époque soviétique : moche, peu solide, peu fonctionnel… Et on peut tout aussi facilement reconnaître un building construit à l’époque soviétique (le comble de la laideur architecturale).

Tercio, l’homo sovieticus n’a toujours pas quitté les terres azerbaidjanaises. Il y a ici un ensemble de comportements qui prennent directement leurs racines dans l’édification de la société socialiste. Les gens de l’ancienne génération ne sont pas entreprenants : ils attendent toujours que quelqu’un d’autre prenne une décision (un vieux réflexe qui est attribuable au fait que l’on ne voulait pas devenir responsable de la non-satisfaction du plan écrit à Moscou). Autre exemple, les vendeurs des magasins n’ont toujours pas compris que le client est roi. Pas de sourire, pas d’efforts… Toujours une mentalité où l’on est salarié du régime, et non chef de son propre magasin. Généralement, le client ne peut pas accéder aux biens. Il doit les montrer au vendeur qui se chargera alors de lui présenter le bien. Une sacrée perte de temps, et un gâchis du plaisir de consommer. Cela inhibe totalement l’achat impulsif.

Quatrièmement, le communisme faisait tout reposer sur la bureaucratie. Dans les faits, la corruption était très élevée car il fallait échapper aux rouages du plan (côté production) et de la pénurie (côté consommation). Malheureusement, cette culture n’a pas disparu avec le passage à l’économie de marché (en fait, il n’y a jamais eu de passage vu que 70 % de l’économie appartient toujours à l’Etat dans le pays). Au final, toujours impossible de faire du business dans le pays sans connaître quelqu’un du gouvernement ou des ministères. Il faut payer un nombre incroyable de pot-de-vin. Aujourd’hui, l’Etat est plus que jamais prépondérant dans toutes les sphères de la société. Au final, il y a les apparatchiks qui s’enrichissent avec le pétrole et les monopoles qu’ils se sont eux-mêmes attribués. Et il y a le reste de la population qui vit sous perfusion tant que l’argent du pétrole est injecté dans l’économie. Mais que va-t-il advenir du pays dans 20 ans, quand le pétrole viendra à disparaître ??? Pour ceux qui critiquent l’Azerbaïdjan ou la Russie comme des exemples de capitalisme sauvage, sachez que ces systèmes ne sont pas des systèmes capitalistes mais des monstruosités systémiques résultant d’une transition inachevée et mal gérée. Leurs Etats sont toujours aussi autoritaires et rien ne semble avoir vraiment changé par rapport à avant.

Pour résumer, je dirais que le communisme a tout interdit : la consommation, l’art, la religion, la conscience politique non contaminée… Les seules valeurs qui avaient cours à l’époque étaient celles de la lutte révolutionnaire. A l’indépendance, ces valeurs ont été rejetées car elles symbolisaient l’oppression. Ces sociétés se sont retrouvées dans un vide de valeurs. Dans de telles circonstances, la malculture (bien que je n’aime pas ce mot), le fondamentalisme religieux, l’extrémisme politique se sont plus facilement imposés que dans des pays qui ont eu le temps de construire leurs propres rapports à la consommation, la religion, l’art, le politique. Les bonnes choses mettent du temps à se construire. Et le rouleau soviétique est passé dessus sans rien laisser. Maintenant, il refaudra du temps pour construire à nouveau. Si on peut être optimiste pour les pays d’Europe centrale, je ne le suis pas pour les pays d’Asie Centrale et de la proche sphère russe (Biélorussie, Ukraine).

Sunday, September 17, 2006

Septembre, la fin de l'été

Il pleut, il pleut, il pleut... Pendant trois mois, il n'a plus qu'une fois. Et encore... Je ne sais pas si on appelait cela de la pluie. Septembre arrive, et le pluie montre le bout de son nez. Il pleut tous les jours à 18h (comme dans un temps de mousson) et la nuit, c'est averses et orages. La ville se referme sur elle-même, l'eau dégouline dans les ruelles du vieux Baku, les chats se mettent à l'abri et les expats se protègent dans les bars à bière.
En France, nombreux sont ceux qui disent "Ah, il n'y a plus de saisons ! Tout cela à cause du changement climatique". Ici, les saisons sont toujours vivaces. 40 ° en juillet et août, et 20 ° + pluie en septembre. J'espère néanmoins bénéficier de quelques jours supplémentaires de soleil pour aller à Sumgayit où j'ai été invité par un Azéri. Sumgayit c'est un peu l'holocauste environnemental de nos amis les communistes. Des firmes pétrochimiques à l'abandon, un sol détruit, des ordures partout, etc... Mais, les firmes ayant fermé depuis 10 ans, la plage de Sumgayit est parait-il la plus belle du pays. Info ou intox?
Sinon, septembre est le mois du "retour au bercail". En fait, la majorité des Bakouniens quittent la capitale pendant l'été pour leurs datchas à proximité des forêts et des points d'eau (histoire d'échapper à l'étouffante chaleur de Baku d'alors). Puis, ils reviennent en septembre. La ville s'emplit d'étudiants (en uniforme) et de mercedes (celles des riches proprios de datchas qui reviennent en ville).
La ville s'anime mais se congestionne en même temps. Les embouteillages sont légions, les automobilistes s'énervent et klaxonnent. Des vrais sauvages.... Je vais donc me permettre mon premier commentaire raciste envers les Azéris: ce sont des conducteurs de merde. Mais bon, dans tout pays où les gens n'avaient pas d'argent avant, et en ont beaucoup maintenant, on achète des grosses bagnoles et on klaxonne parce qu'on pense que la route nous appartient personnellement. Certes, cela ne change pas grand-chose par rapport à l'Inde ou les Philippines mais les gens étant plus riches ici, ils ont de plus grosses bagnoles et sont encore plus prétentieux. De plus, les grosses bagnoles sont encore plus dangereuses que les petites autos indiennes.
Vivement le retour dans les grèves de transport parisiennes !!!!

Monday, September 11, 2006

D'autres photos (other pictures)







Friday, September 08, 2006

Lankaran pictures (2 / 2)

Dear friends, here are other pictures about my trip to the south of Azerbaijan
(you may find the first pictures below, in a previous post).
Chers amis, voici d'autres photos sur mon voyage dans le sud de l'Azerbaidjan.







Thursday, September 07, 2006

Les puissants se mettent au goût du jour


Voici deux sites internets très intéressants.

Le premier évoque la vie de notre formidable président Azerbaidjanais:
http://www.ilham-aliyev.org/index_e.html

Le second évoque la vie de son formidable père, l'ancien président Azerbaidjanais:
http://www.heydar-aliyev.org/s04_aforizms/_aforizms_e.html
J'aime beaucoup ses aphorismes. Quelle sagesse....

Sinon, il y avait hier un reportage sur la vie, également formidable (?!), de Mao (sur Arte). Tout aussi instructif....

Monday, September 04, 2006

J'ai vu un chien iranien !








Ce week-end, nous sommes allées à Lankaran, à la frontière avec l'Iran. Et personne ne nous a enlevés sinon je ne vous écrirais pas en ce moment. Lankaran est la capitale du sud, au pied des montagnes dites "Talyshs". C'est une ethnie particulière qui se retrouve aussi au Nord de l'Iran. D'ailleurs, savez-vous que l'Azerbaidjan est le pays qui compte le plus grand pourcentage de sa population hors du pays (environ 75 %). Il y a 8 millions d'Azéris en Azerbaijan et 30 millions (info ou intox?) d'Azéris en Iran.

Les montagnes Talysh sont parmi les plus belles du pays (avec celles du Daghestan sud au Nord). C'est d'ailleurs assez bizarre de voir autant de "vert" dans un pays qui est généralement désertique (impression renforcée par le fait que tout est "niqué" dans ce pays : le sol par la pollution durant l'URSS, les entreprises à l'abandon, etc...). En tout cas, cela faisait du bien: de quitter Baku et son bruit, sa pollution, son étouffante chaleur, etc.

Et j'ai vu un chien iranien... En tout cas, je suppose. Il a du traverser la frontière. Je comprends, pas facile la vie de femelle chien en Iran. Obligée de porter le voile... (inscrit dans la loi).